

Un militant égypto-britannique "très amaigri" après une grève de la faim
Un Egypto-britannique emprisonné en Egypte, figure majeure du soulèvement égyptien de 2011, Alaa Abdel-Fattah, a perdu près d'un tiers de son poids après 98 jours de grève de la faim, a déclaré vendredi sa soeur après une brève visite à la prison près du Caire.
"Il a perdu 29% de son poids initial", a indiqué Sanaa Seif, qui a vu son frère pendant 20 minutes, derrière une vitre. "Il avait l'air très amaigri, mais serein", a-t-elle écrit sur Facebook.
Alaa Abdel-Fattah, 43 ans, a entamé une grève de la faim en mars par solidarité avec sa mère, Laila Soueif, une universitaire renommée, elle-même en grève de la faim depuis 250 jours pour réclamer la libération de son fils.
Sa grève a débuté le 29 septembre 2024, date à laquelle son fils devait être libéré après avoir purgé cinq ans de prison.
En mai, un groupe d'experts de l'ONU a qualifié sa détention d'"arbitraire" et réclamé sa libération immédiate.
Selon sa famille, le militant ne consomme que du thé aux herbes, du café et des sels de réhydratation.
Sa mère, 69 ans, a été hospitalisée la semaine dernière à Londres pour une hypoglycémie "critique", après avoir repris une grève de la faim totale.
Avant de se rendre en Egypte, Sanaa Seif a expliqué que sa mère avait finalement accepté de recevoir un minimum de glucose par perfusion pour rester en vie durant son déplacement. "J'ai dit à ma mère que je ne pouvais pas partir voir Alaa si je pensais qu'elle allait mourir pendant mon absence."
Selon Sanaa Seif, son frère se réveille chaque matin rongé par l'inquiétude pour la santé de leur mère.
Figure majeure du soulèvement égyptien de 2011, Alaa Abdel-Fattah a passé la majeure partie des dix dernières années derrière les barreaux.
Il a été arrêté pour la dernière fois en 2019 et condamné à cinq ans de prison pour "diffusion de fausses informations", après avoir partagé sur Facebook une publication concernant des violences policières.
M.Schulz--MP