Münchener Post - Jeunes sans publicité pour le tabac? Les Suisses disent "oui"

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Jeunes sans publicité pour le tabac? Les Suisses disent "oui"
Jeunes sans publicité pour le tabac? Les Suisses disent "oui"

Jeunes sans publicité pour le tabac? Les Suisses disent "oui"

Les Suisses ont donné leur feu vert dimanche dans les urnes pour interdire la publicité sur le tabac accessible aux enfants et adolescents, selon des premiers résultats officiels.

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La Chancellerie fédérale donne le "oui" gagnant à 54%, ainsi qu'à la majorité des cantons, les deux étant nécessaires pour que l'initiative populaire soit approuvée. Les résultats définitifs sont attendus en début de soirée.

"On est extrêmement contents. Le peuple a quand même compris que la santé est plus importante que les intérêts économiques", a déclaré à l'AFP Stefanie de Borba, de La Ligue contre le cancer.

Toujours selon des premiers résultats, les Suisses ont en revanche refusé d'interdire les tests sur les animaux et les humains, à près de 80%. Les électeurs du canton de Bâle-Ville, connue pour son zoo et ses groupes pharmaceutiques, devraient eux balayer, à 75%, une proposition visant à accorder des droits fondamentaux aux primates non-humains.

La santé publique a en revanche pris le dessus sur l'industrie du tabac dimanche.

Le pays alpin, où environ une personne sur quatre fume, avait jusqu'à présent une législation très permissive dans le domaine de la publicité sur le tabac, notamment en raison du très fort lobbying des plus grands cigarettiers du monde, qui y ont leur siège.

Sur le plan national, seules les publicités à la radio et à la télévision et celles qui visent spécifiquement des mineurs sont bannies actuellement.

Et même si certains cantons avaient déjà durci leurs règles et qu'une nouvelle loi devait entrer en vigueur en 2023, les groupes de lutte contre le tabagisme ont estimé qu'une action beaucoup plus décisive était nécessaire pour protéger les jeunes, et ont lancé une initiative populaire.

Le texte prévoit l'interdiction de toute publicité pour le tabac là où des enfants ou des adolescents peuvent la voir, par exemple dans la presse, sur des affiches ou internet, au cinéma ou lors de manifestations. Les mêmes règles doivent s'appliquer à la cigarette électronique. La publicité qui ne cible que les adultes, par exemple dans les courriels, restera admise.

Les opposants, parmi lesquels le gouvernement fédéral et le parlement, ont estimé que l'initiative va trop loin.

"Cela veut dire que pratiquement toute publicité est interdite, y compris pour les adultes. Au nom de la protection des enfants, on infantilise les adultes", a lancé Patrick Eperon, porte-parole de la campagne du Non et membre de l'organisation Centre patronal, lors d'un entretien à l'AFP.

C'était l'argumentaire aussi de Philip Morris International (PMI), le numéro un mondial du secteur, qui, comme British American Tobacco et Japan Tobacco, a son siège en Suisse.

La Suisse paie un lourd tribut au tabagisme, avec 9.500 décès par an liés au tabagisme, pour une population de 8,6 millions d'habitants. A cela vient s'ajouter 400.000 personnes souffrant d'une maladie chronique liée au tabagisme, selon le docteur Jean-Paul Humair, porte-parole du "Oui".

- Pas de soutien aux médias -

La cause animale a en revanche fait chou blanc dimanche, alors que les Suisses semblent avoir rejeté en masse l'initiative visant à interdire les tests sur les animaux et les humains.

Ils avaient déjà rejeté trois initiatives sur ce thème, en 1985 (à 70%), 1992 (à 56%) et 1993 (à 72%).

Aucun parti ne soutenait l'interdiction, qui, selon le gouvernement, aurait eu des conséquences graves en matière de santé mais aussi pour l'économie, dans un pays où le secteur de la chimie et de la pharmacie représente un peu plus de la moitié des exportations.

Selon les autorités, la législation suisse est l'une des plus strictes au monde en matière d'expérimentation animale, incluant une interdiction des tests pour les produits cosmétiques.

Au niveau fédéral, les Suisses devraient en outre, selon les premiers résultats connus, rejeter à plus de 56% une nouvelle loi qui prévoit des mesures supplémentaires de soutien en faveur des médias, face à la chute des recettes publicitaires.

W.F.Walter--MP