Münchener Post - Après les menaces de Trump envers les Brics, Pékin et Moscou calment le jeu

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Après les menaces de Trump envers les Brics, Pékin et Moscou calment le jeu
Après les menaces de Trump envers les Brics, Pékin et Moscou calment le jeu / Photo: Mauro PIMENTEL - AFP

Après les menaces de Trump envers les Brics, Pékin et Moscou calment le jeu

Chine et Russie se sont efforcées lundi de calmer le jeu après les menaces de droits de douane supplémentaires lancées par Donald Trump envers les Brics, qui avaient critiqué la guerre commerciale lancée par le président américain.

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Réuni pour son sommet annuel à Rio de Janeiro, sous les auspices du président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, le groupe de pays émergents avait exprimé dimanche ses "sérieuses préoccupations" face à l'"augmentation de mesures douanières et non-douanières unilatérales qui faussent le commerce".

De telles mesures "affectent les perspectives de développement économique mondial", avait averti le bloc de onze pays, qui représentent près de la moitié de la population mondiale et 40% du PIB de la planète, dans leur déclaration conjointe.

Les Brics, qui incluent notamment le Brésil, la Russie, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, n'avaient pas cité nommément les Etats-Unis et leur président.

Mais cela n'a pas empêché une vive réplique du locataire de la Maison Blanche.

"Tout pays s'alignant sur les politiques anti-américaines des Brics se verra appliquer un droit de douane SUPPLEMENTAIRE de 10%. Il n'y aura pas d'exception à cette politique", a-t-il écrit sur sa plateforme Truth Social.

- "Coopération gagnant-gagnant" -

La Chine, de loin la puissance dominante au sein des Brics, a répondu lundi en affirmant que le bloc ne cherchait pas "la confrontation" au sujet des droits de douane.

"La Chine a toujours affirmé sa position selon laquelle les guerres commerciales et tarifaires ne font pas de gagnants et que le protectionnisme ne permet pas d'avancer", a déclaré Mao Ning, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Les Brics "prônent l'ouverture, l'inclusion et la coopération gagnant-gagnant", a-t-elle ajouté.

Menacée de droits de douane exorbitants, la Chine, dont le président Xi Jinping est le grand absent du sommet de Rio, s'est accordée avec Washington sur un cadre général pour lisser leurs différends commerciaux, au prix de difficiles discussions.

Visé par un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crime de guerre présumé en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine n'a pas non plus fait le déplacement à Rio, mais a participé par visioconférence.

Le Kremlin s'est aussi employé à faire baisser la température avec Washington après les nouvelles menaces de Donald Trump.

"L'interaction au sein des Brics n'a jamais été et ne sera jamais dirigée contre des pays tiers", a assuré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, selon les agences russes.

- COP30 en vue -

Créé pour rééquilibrer l'ordre mondial au bénéfice du "Sud global" face à l'Occident, le groupe des Brics s'est élargi depuis 2023 avec l'Arabie saoudite, l'Egypte, les Émirats arabes unis, l'Éthiopie, l'Iran puis l'Indonésie.

L'hostilité de Donald Trump à l'égard du bloc ne date pas d'hier. Il avait en effet menacé d'imposer des droits de douane de 100% aux pays qui défieraient la domination internationale du dollar. Une réponse directe à l'idée, prudemment émise au sein du groupe, d'une alternative au dollar pour le commerce entre pays membres.

A Rio, les débats du deuxième et dernier jour du sommet des Brics portent notamment sur le changement climatique, un sujet essentiel pour le Brésil, qui accueillera la Conférence de l'ONU sur le climat COP30 en novembre, dans la ville amazonienne de Belem.

"Le Sud global a les moyens de prendre la tête d'un nouveau modèle de développement, sans répéter les erreurs du passé", a estimé Lula.

H.Klein--MP