Münchener Post - Assises de la mer: Macron plaide pour les "champions", CMA CGM donne des gages

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Assises de la mer: Macron plaide pour les "champions", CMA CGM donne des gages
Assises de la mer: Macron plaide pour les "champions", CMA CGM donne des gages / Photo: Stephane Mahe - POOL/AFP

Assises de la mer: Macron plaide pour les "champions", CMA CGM donne des gages

En plein débat budgétaire, Emmanuel Macron a plaidé mardi pour les "champions" français aux Assises de l'économie de la mer, où l'armateur CMA CGM a donné des gages en annonçant augmenter d'un tiers sa flotte immatriculée en France.

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"On ne rend pas un pays plus heureux quand on empêche ses champions d'aller conquérir de nouveaux marchés", a déclaré le président de la République lors de ce rassemblement à La Rochelle (Charente-Maritime).

"Vous le savez ici, vous qui avez des champions dans le nautisme, des champions dans le vélique, des champions dans le fret, etc, etc. Et donc on va continuer d'avancer sur cette même ambition", a-t-il complété.

Dans une alliance gauche et Rassemblement national, l'Assemblée nationale a voté la semaine dernière plusieurs amendements augmentant les prélèvements sur les multinationales. La gauche réclame par ailleurs de s'attaquer aux aides de l'Etat sur les grandes entreprises.

Un projet d'amendement au budget 2026 prévoyant de supprimer la réduction fiscale dont bénéficient les armateurs en France depuis plus de 20 ans via une "taxe au tonnage" forfaitaire - basée sur le poids des navires et non les résultats financiers - a été récemment abandonné. Ce texte inquiétait beaucoup les armateurs, dont le premier d'entre eux, CMA CGM.

"La fiscalité ne peut pas tout. Elle ne remplace ni la stratégie, ni l'investissement, ni la confiance", a affirmé à La Rochelle son PDG, Rodolphe Saadé, pour qui "remettre en cause la taxe au tonnage ne serait pas un simple signal négatif, ce serait une erreur stratégique".

Ce régime est "un standard mondial appliqué à 90% de la flotte internationale", a souligné M. Saadé, après avoir rappelé que son entreprise avait acquitté l'année dernière "500 millions d'euros" au titre de "la contribution exceptionnelle sur les profits" des sociétés.

- 5% sous pavillon français -

Le président d'Armateurs de France, Edouard Louis Dreyfus, a également réclamé de la "stabilité" fiscale.

"Depuis deux ans maintenant, les débats budgétaires remettent en cause cette stabilité, la taxe au tonnage notamment (...) c'est un danger parce que ne plus avoir confiance dans la stabilité du système, ne plus avoir confiance dans la visibilité", a-t-il lancé lors des Assises.

Evoquant lui aussi le long terme à La Rochelle, le président du Groupement des industries de construction et activités navales (Gican) Eric Pommelet, a dit le souhait de la filière de voir aboutir "une sorte de loi de programmation, un peu comme on l'a dans le militaire (...) de l'acquisition de navires civils pour l'ensemble des services de l'État".

Plus tôt mardi, CMA CGM a annoncé l'inscription de 10 nouveaux porte-conteneurs sous pavillon français, augmentant de 33% la taille de sa flotte immatriculée en France.

Le premier des dix navires, actuellement en construction dans des chantiers chinois, sera livré en juin 2026 et le dernier fin 2028. Cela portera à 40 le nombre de navires sous pavillon français dans la flotte de l'armateur, contre 30 actuellement.

Au total, CMA CGM exploite actuellement plus de 650 navires dans sa flotte, un peu moins de la moitié étant en pleine propriété, les autres en affrètement. Près de 5% de la flotte bat donc pavillon français.

Les dix bâtiments concernés représentent un investissement de 2,5 milliards d'euros, a précisé CMA CGM à l'AFP.

Le groupe a actuellement "96 bateaux neufs en commande", incluant ces dix bâtiments, a révélé à l'AFP le directeur des constructions neuves de l'entreprise, Xavier Leclercq. Le solde le sera "essentiellement sous pavillon maltais", a-t-il ajouté.

"Il y a une différence de coût significative entre le pavillon français et les autres, mais ce n’est pas le sujet principal, car CMA CGM veut avoir un pavillon français significatif", a-t-il assuré.

Pour exploiter les 10 nouveaux navires, le groupe prévoit le recrutement de 135 marins français en deux ans, un "défi" pour l'Ecole nationale supérieure maritime (ENSM) qui forme les marins français.

"Grand soutien de l'école", l'armateur basé à Marseille "continue de développer et de croire dans le pavillon français, donc c'est une excellente nouvelle", a réagi auprès de l'AFP le directeur de l'ENSM, François Lambert.

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A.Gmeiner--MP