Münchener Post - Jean Castex à la tête de la SNCF pour un mandat de 4 ans

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Jean Castex à la tête de la SNCF pour un mandat de 4 ans

Jean Castex à la tête de la SNCF pour un mandat de 4 ans

L'ex-Premier ministre Jean Castex a été nommé mercredi PDG du groupe ferroviaire public français SNCF pour un mandat de quatre ans.

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Abandonnant sa casquette de PDG de la RATP où il avait été nommé en 2022 et reconduit en octobre 2024, M. Castex a immédiatement exprimé sa "fierté" de rejoindre cette "grande entreprise publique dont les missions sont au coeur de la vie quotidienne des citoyens".

Sa nomination a été annoncée par un communiqué de la SNCF à l'issue d'un conseil d'administration et après l'adoption en conseil des ministres le même jour d'un décret portant nomination.

Le nouveau patron des cheminots, âgé de 60 ans, y fait part de sa "détermination" pour assurer la réussite de la SNCF et de ses filiales Rail Logistics Europe, Keolis et Geodis.

Parmi les défis qu'il devra relever, il cite en premier "l'amélioration permanente du service rendu aux voyageurs", puis "la transformation nécessaire pour gagner dans la concurrence", "la montée en puissance de la régénération et enfin "la modernisation du réseau ferré comme son adaptation face au changement climatique".

Tout en plaçant "la poursuite de la transformation de la SNCF dans un contexte d'ouverture à la concurrence" comme première priorité de son mandat, le ministre des Transports Philippe Tabarot a aussi qualifié ses futurs chantiers de "stratégiques", alors que "la demande de voyages en train n'a jamais été aussi forte chez les Français".

M. Castex a donné "rendez-vous aux cheminots" qu'il entend "rencontrer très vite" et leur dire "qu'il sera à leur écoute et engagé à leurs côtés".

Il salue le travail de son prédécesseur Jean-Pierre Farandou, nouveau ministre du Travail, dont le mandat à la tête de la SNCF "a permis la mise en oeuvre de la réforme +pour un nouveau pacte ferroviaire+, le rétablissement des finances du groupe, un dialogue social soutenu et un engagement sans faille pour porter les besoins cruciaux de financements supplémentaires pour le réseau ferré".

- conflits d'intérêt -

Dans une interview publiée par le Monde mercredi, M. Castex précise sa méthode de travail: "un dialogue social exigeant et de qualité et une présence permanente sur le terrain". "Je n'en connais pas d'autre", dit l'ancien patron de la RATP, crédité d'avoir réussi sans heurts à organiser les déplacements massifs en transports en commun dans toute l'Ile-de-France durant la période des Jeux Olympiques à l'été 2024.

Sur le sujet du traitement de ses éventuels conflits d'intérêt -la RATP qu'il connait de l'intérieur étant concurrente de la SNCF dans beaucoup d'appels d'offres d'ouverture à la concurrence de gestion de réseaux de transports locaux- M. Castex a rappelé ses propositions "de stricte étanchéité".

"Déport complet sur tous les dossiers, qui sont relativement peu nombreux, où les deux entreprises ont présenté des offres concurrentes, et déport complet également pendant les trois ans à venir pour les marchés où la RATP est sortante, si la SNCF ou sa filiale Keolis décide de présenter des offres", a-t-il expliqué.

Avec la réputation d'un haut fonctionnaire pragmatique et habile à la concertation, M. Castex avait été chargé en avril 2020 par Emmanuel Macron de mettre en oeuvre le premier déconfinement de la crise sanitaire, puis nommé dans la foulée à Matignon en juillet 2020 jusqu'en 2022.

Cet "amoureux des trains" autoproclamé qui a relancé les trains de nuit lorsqu'il était à Matignon et a essayé, sans vraiment y parvenir, de sauver le fret en déshérence depuis plus de 30 ans, a ensuite pris les rênes de la RATP.

Il avait déjà postulé à la tête de la SNCF en 2019, mais sa candidature avait alors été écartée au profit de celle de M. Farandou.

Dans un communiqué saluant la nomination de M. Castex, le GART (groupement des autorités de transport), reprenant une expression utilisée par l'ancien Premier ministre, estime que "la mère des batailles" sera "l'état du réseau". Il rappelle que le besoin d'investissement supplémentaire a été chiffré à 1,5 milliard d'euros par an par la Conférence Ambition France Transports réunie sous le gouvernement Bayrou.

A.Schneider--MP