En Californie, Gavin Newsom peaufine sa posture d'opposant numéro un à Trump
Ascension fulgurante et style atypique, Zohran Mamdani a fait la une en gagnant la mairie de New York. Mais à l'autre bout des Etats-Unis, le Californien Gavin Newsom a lui aussi marqué une victoire de taille, renforçant sa posture d'opposant numéro un à Donald Trump.
Restés longtemps comme tétanisés par le retour du président républicain, les opposants démocrates ont fait cette semaine un retour en force avec leur succès haut la main à New York mais aussi dans d'autres scrutins locaux, notamment en Californie.
Son gouverneur Gavin Newsom n'en est pas à son premier tacle contre le président. Il l'avait déjà affronté lors des incendies dévastateurs de janvier ou pendant les manifestations anti-Trump de juin, dans les deux cas autour de Los Angeles.
Et, alors que Zohran Mamdani ne peut prétendre à la Maison Blanche, n'étant pas né aux Etats-Unis, Gavin Newsom reste considéré comme l'un des candidats les plus sérieux à la prochaine présidentielle de 2028.
- "Saisir l'occasion" -
Avec son allure hollywoodienne, il s'est imposé comme l'un des leaders de l'opposition démocrate, dénonçant en particulier une dérive autoritaire du pouvoir de l'administration Trump, qui déploie l'armée, ou menace de le faire, dans les villes dirigées par les démocrates.
Mardi, la Californie, largement ancrée à gauche, a voté à une écrasante majorité en faveur d'un redécoupage électoral favorable aux démocrates, une riposte de Gavin Newsom à une mesure similaire prise par les républicains au Texas.
En ligne de mire: les élections législatives de mi-mandat en 2026, à l'occasion desquelles les démocrates espèrent arracher la majorité à la Chambre des représentants, dans un Congrès dominé de peu par les républicains et qui, de fait, reste particulièrement en retrait face à la suprématie assumée de l'exécutif trumpiste.
"Nous avons besoin que d'autres Etats, dont les dirigeants extraordinaires ont accompli des choses extraordinaires, saisissent également cette occasion", a appelé Gavin Newson le jour du vote en Californie.
"Nous pouvons mettre fin de facto à la présidence de Donald Trump telle que nous la connaissons", a-t-il insisté.
Au sein de sphères démocrates moribondes, peu de figures se sont imposées comme l'a fait Gavin Newsom, surnommé par Donald Trump "Newscum", détournant en injure le patronyme "Newsom" avec le mot anglais "scum", qui signifie "rebut".
D'autres figures émergent tout de même à gauche, à l'instar des gouverneurs du Kentucky Andy Beshear, de celui de l'Illinois JB Pritzker ou de celle du Michigan Gretchen Whitmer.
- "Ne cédez pas !" -
Considéré comme un progressiste sur les questions de société, et honni à ce titre par les trumpistes les plus conservateurs, le gouverneur de Californie a un moment tendu la main, notamment lors d'un échange sur son podcast avec Steve Bannon, grande figure de l'extrême droite. Mais cette stratégie est loin d'avoir fait l'unanimité dans le camp démocrate.
Et face à un Donald Trump bien décidé à le prendre en grippe, Gavin Newson a changé de méthode. Il a commencé à riposter avec vigueur, n'hésitant pas à recourir aux mêmes méthodes que le président, notamment sur les réseaux sociaux où il se moque de lui et de son style d'écriture hyperbolique. Là aussi, la stratégie ne suscite pas l'adhésion totale des démocrates.
Cet été, face aux manifestants de Los Angeles indignés par les descentes de police de l'immigration jugées arbitraires et brutales, Donald Trump dégaine la Garde nationale, contre l'avis du gouverneur.
Ce dernier ne cesse alors de dénoncer "l'autoritarisme" du président: "Ce que Donald Trump veut avant tout, c'est votre loyauté. Votre silence. Que vous soyez complices. Ne cédez pas!".
Depuis, Gavin Newsom continue de se moquer du président, connu pour sa grande susceptibilité. Cette semaine encore, un communiqué officiel sur la suppression des aides alimentaires fédérales montre le visage de Donald Trump superposé à celui de... Marie-Antoinette.
Y.Hube--MP