Zelensky doit s'entretenir avec Trump dimanche en Floride
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky doit rencontrer dimanche en Floride son homologue américain Donald Trump pour évoquer la question sensible des territoires, dans le cadre des négociations pour mettre fin à la guerre avec la Russie.
Cette réunion aura lieu quelques jours après que M. Zelensky a dévoilé les détails de la nouvelle mouture du plan américain visant à mettre fin au conflit, qui a été retravaillée après des pourparlers avec Kiev.
Ce document prévoit un gel de l'actuelle ligne de front sans offrir de solution immédiate concernant les revendications territoriales de la Russie, qui occupe plus de 19% de l'Ukraine. M. Zelensky avait dit vouloir discuter de ce sujet en face-à-face avec le président Trump.
"Nous avons un programme chargé, cela se passera pendant le week-end, je pense dimanche, en Floride, où nous aurons une réunion avec le président Trump", a déclaré vendredi le chef de l'Etat ukrainien à des journalistes, dont ceux de l'AFP. Son cabinet a ensuite confirmé que la rencontre était "prévue" pour dimanche.
Les deux hommes évoqueront aussi les garanties de sécurité que les Occidentaux pourraient fournir à l'Ukraine dans le cadre d'un éventuel accord de paix avec la Russie, a-t-il poursuivi.
"Il y a certaines questions dont nous ne pouvons discuter qu'au niveau des dirigeants", a expliqué le président ukrainien.
- Dans l'attente de la réponse de Moscou -
La dernière version du plan américain, un document en 20 points, propose de geler les positions des deux camps sans répondre à la demande russe d'un retrait des forces ukrainiennes des quelque 20% de la région orientale de Donetsk qu'elles contrôlent encore.
Contrairement à la version originale rédigée par les Américains et présentée il y a plus d'un mois, le nouveau texte ne dresse plus aucune obligation juridique de non-adhésion à l'Otan pour l'Ukraine, une autre requête capitale de Moscou qui a présenté cette question comme l'une des causes de la guerre.
Pour ces raisons, l'accord de la Russie à ce document en l'état paraît improbable.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a fait savoir vendredi qu'un "contact téléphonique" avait "eu lieu" entre Russes et Américains mais a refusé d'en dévoiler les détails car "la diffusion de ces informations pourrait avoir un impact négatif sur le processus de négociation".
"Il a été convenu de poursuivre le dialogue", a-t-il insisté au cours d'un briefing auquel a participé l'AFP. M. Peskov avait précédemment expliqué que son pays était en train de "formuler sa position" en réponse au plan américain remanié avec Kiev.
M. Zelensky a pour sa part déclaré vendredi qu'il s'attendait à une réponse des Russes aux Américains "dans les prochains jours".
- Frappe sur Kharkiv -
En attendant une percée dans les négociations, les combats et les bombardements continuent.
Vendredi, deux personnes ont été tuées et quatre blessées dans une frappe russe sur Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, dans le nord-est, a annoncé sur Telegram le gouverneur régional Oleg Synegoubov.
Les Ukrainiens avaient de leur côté affirmé jeudi avoir frappé une importante raffinerie de pétrole dans le sud de la Russie avec des missiles britanniques de longue portée Storm Shadow.
Sur le front, l'armée russe a accéléré ses avancées ces derniers mois. Mardi, les troupes ukrainiennes avaient dit s'être retirées de Siversk, une ville de l'est, face aux assauts ennemis.
Cette prise offre aux militaires russes l'opportunité de s'approcher des dernières grandes cités du Donbass encore sous contrôle ukrainien, Kramatorsk et Sloviansk.
Les négociations se déroulent sur fond de coupures de courant dans de nombreuses régions d'Ukraine après une série de frappes russes massives sur les infrastructures énergétiques, tandis que la présidence ukrainienne a été déstabilisée par la révélation en novembre d'un vaste scandale de corruption impliquant des proches de Volodymyr Zelensky.
G.Vogl--MP