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Dermatose: la ministre de l'Agriculture attendue dans le Sud-Ouest, où les actions se multiplient
Dermatose: la ministre de l'Agriculture attendue dans le Sud-Ouest, où les actions se multiplient / Photo: Bertrand GUAY - AFP/Archives

Dermatose: la ministre de l'Agriculture attendue dans le Sud-Ouest, où les actions se multiplient

La ministre de l'Agriculture Annie Genevard se rend lundi à Toulouse pour défendre sa gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) qui touche certains bovins, critiquée par une partie du monde agricole en colère et de la classe politique.

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Alors que la crise sanitaire menace de devenir politique, la ministre se rend en Haute-Garonne dans l'après-midi "afin de lancer la campagne de vaccination" d'un million de bêtes, destinée à endiguer cette maladie dans le Sud-Ouest.

Elle est attendue notamment à la préfecture pour une "réunion de crise sur la situation sanitaire et la campagne vaccinale".

"Mon devoir est aussi de protéger 125.000 autres éleveurs qui ne veulent pas voir arriver la maladie chez eux, et de préserver 16 millions de bovidés", a-t-elle dit à L'Opinion.

"La vaccination dans les zones concernées et dans le cordon qui les entoure, mesure centrale et déterminante pour enrayer la propagation de la maladie, constitue aujourd'hui le principal horizon d'espoir pour les éleveurs bovins", affirme le ministère, soutenu par l'alliance syndicale majoritaire FNSEA-Jeunes Agriculteurs.

Mais cette stratégie est vivement contestée par des éleveurs et d'autres syndicats, comme la Coordination rurale et la Confédération paysanne, et les actions se multiplient dans le Sud-Ouest, comme le blocage de routes.

Dimanche, 27 actions étaient recensées en fin d'après-midi, rassemblant un peu plus de 1.000 agriculteurs, selon le ministère de l'Intérieur.

La sous-préfecture de Millau (Aveyron) a été recouverte de paille, lisier et pneus usagés, tandis que l'A64 était bloquée depuis vendredi soir sur plus d'une centaine de kilomètres du Pays basque à l'est de Tarbes par des dizaines de tracteurs.

A Carbonne (Haute-Garonne), une centaine d'agriculteurs ont établi un campement, faisant ressurgir le souvenir du mouvement de protestation agricole qui y avait pris naissance en janvier 2024.

- "Le compte n'y est pas" -

"On sait que la ministre se déplace et on fera quelque chose pour lui confirmer notre volonté que cette politique sanitaire d'abattage total s'arrête", a dit à l'AFP Emilie Deligny, secrétaire générale de la Confédération paysanne.

Ce syndicat dit porter "toujours le même message", qui est la demande d'"élargissement de la vaccination et l'arrêt des abattages totaux".

"On est en lien plus ou moins avec la ministre pour lui porter nos revendications mais ça n'avance pas à la vitesse que l'on voudrait", déplore Emilie Deligny.

La DNC, non transmissible à l'humain, est apparue en France en juin, en Savoie. Elle s'est depuis développée dans le Sud-Ouest après la détection d’un foyer dans un élevage de l'Ariège, le 9 décembre, où plus de 200 vaches ont été abattues malgré la mobilisation de manifestants.

Du 29 juin au 13 décembre 2025, 111 foyers ont été détectés en France, selon le ministère : Savoie (32), Haute-Savoie (44), Ain (3), Rhône (1), Jura (7), Pyrénées-Orientales (20), Doubs (1), Ariège (1), Hautes-Pyrénées (1) et Haute-Garonne (1).

La stratégie mise en place implique l'abattage de toutes les bêtes des foyers affectés, des restrictions de mouvements des troupeaux et une "vaccination d'urgence" des bovins sur 50km à la ronde.

Des responsables politiques, du Rassemblement national à LFI, ont critiqué ce weekend la gestion du gouvernement face à la colère montante d'une partie des agriculteurs.

La présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga, a adressé dimanche une lettre ouverte au Premier ministre Sébastien Lecornu, lui demandant "d'intervenir afin de garantir, dans les plus brefs délais, un dialogue franc et sincère avec les agriculteurs".

D'autres dossiers brûlants comme la baisse annoncée du budget de la Politique agricole commune (PAC) européenne et l'accord de libre-échange prévu entre l'UE et les États du Mercosur alimentent aussi la colère des agriculteurs.

Emmanuel Macron a demandé à la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen "un report de l'examen de l'accord" par les États membres de l'UE, constatant que "le compte n'y est pas pour protéger les agriculteurs français", a indiqué dimanche soir l'entourage présidentiel.

Mme von der Leyen souhaite parapher l'accord avec l'Argentine, le Brésil, l'Uruguay et le Paraguay samedi prochain lors d'un sommet Mercosur au Brésil. Un feu vert préalable des États membres est nécessaire.

P.Mueller--MP