Sanofi rachète un spécialiste des vaccins contre l'hépatite B, confirme le rejet d'un médicament phare aux USA
Le géant pharmaceutique français Sanofi va acheter un spécialiste américain du vaccin contre l'hépatite B, a-t-il annoncé mercredi, confirmant par ailleurs le refus par les Etats-Unis d'autoriser un traitement de la sclérose en plaque.
Selon l'accord, Sanofi lancera une offre publique d'achat en numéraire pour racheter toutes les actions de Dynavax, société cotée aux Etats-Unis, au prix de 15,50 dollars par action, ce qui valorise l'entreprise à environ 2,2 milliards de dollars, selon le communiqué de Sanofi.
Dynavax développe notamment un candidat vaccin contre le zona, qui est "actuellement en phase 1/2 de développement clinique", de même que d'autres projets de vaccins, ajoute le laboratoire français.
Son vaccin contre l'hépatite B pour adultes, "Heplisav B", est actuellement commercialisé aux Etats-Unis et se distingue par sa posologie à seulement deux doses sur un mois, "qui permet d'obtenir des taux élevés de séroprotection plus rapidement que les autres vaccins", selon Sanofi.
Ces deux vaccins "ajoutent de nouvelles options à notre portefeuille et soulignent notre engagement à fournir une protection vaccinale tout au long de la vie", se félicite, Thomas Triomphe, vice-président exécutif chez Sanofi, cité dans le communiqué.
"Rejoindre Sanofi apportera l'envergure mondiale et l'expertise nécessaires pour maximiser l'impact de notre portefeuille de vaccins", abonde Ryan Spencer, directeur général de Dynavax, également cité.
L'hépatite B est une infection virale qui s'attaque au foie. Sa forme chronique est responsable de plus de 40% des cas de carcinome hépatocellulaire (cancer primitif du foie), le deuxième cancer le plus mortel dans le monde.
Le zona est la manifestation d'une réactivation du virus de la varicelle, le plus souvent chez les adultes âgés de plus de 50 ans. Après la varicelle, le virus reste en sommeil dans les cellules nerveuses humaines et peut se réactiver plus tard dans la vie, en raison d'un facteur déclenchant tel que le stress ou l'immunodépression.
Habituellement bénigne, cette infection localisée peut entraîner l'apparition de plaques douloureuses.
Sanofi a, par ailleurs, annoncé dans un autre communiqué que les autorités sanitaires américaines (FDA) lui avaient adressé une "lettre de réponse complète" au sujet d'un médicament de la sclérose en plaque, le tolébrutinib, dont il demandait l'autorisation.
Cela signifie concrètement que la FDA refuse de donner son feu vert, une issue redoutée par les investisseurs depuis que Sanofi avait annoncé, mi-décembre, un report de la décision américaine.
Cette annonce avait nettement fait baisser le cours de Sanofi, qui avait aussi fait part de résultats décevants pour ce traitement dans la principale forme de la sclérose en plaque. La demande aux Etats-Unis concernait une forme moins fréquente, pour laquelle il n'existe aucun médicament.
Le traitement est actuellement autorisé dans cette indication aux Emirats arabes unis et est examiné dans l'Union européenne (UE).
Après les deux annonces de mercredi, le cours de Sanofi baissait à la Bourse de Paris (-0,79%) dans un marché globalement stable.
Y.Ingvar--MP