

Top 14: La Rochelle, de l'agonie à la renaissance
Le Stade Rochelais s'est remis en selle face à Bayonne et Bordeaux après trois mois sans victoire, rappelant qu'il faudrait compter sur lui dans la dernière ligne droite du Top 14 qui commence samedi à Vannes.
Le court succès contre les espoirs de Toulouse (22-19) le 4 janvier avait amorcé une longue hibernation, rendant de plus en plus palpable une phase finale sans les Maritimes pour la première fois depuis 2018. Puis ce succès étriqué mais rassurant contre l'Aviron (29-28) a mis fin à la série noire le 19 avril.
La démonstration de force sur le terrain de l'UBB (21-10) une semaine plus tard, a sonné comme une délivrance, rappelant les plus belles heures jaune et noir. Et voilà les Rochelais requinqués avant leur déplacement à Vannes, dernier de la classe mais en appétit. Ils sont revenus à hauteur de la 6e et dernière place qualificative pour les barrages occupée par Clermont.
À quatre journées de la fin de la saison régulière, le double champion d'Europe (2022, 2023) a rebattu les cartes, une première étape vers son redressement.
"On est capable de tout", a résumé Rémi Talès, l'entraîneur des trois-quarts, quelques minutes après que les siens eurent anesthésié l'UBB à Chaban-Delmas, dauphin du Top 14 et futur finaliste européen.
"On savait qu'ils n'étaient pas à leur place", avait salué de son côté Yannick Bru, le manager bordelais, convaincu qu'il faudrait compter sur le club à la caravelle lors du sprint final.
Ce "match de chiens" à Bordeaux, comme l'a qualifié le centre Jules Favre, a remis en lumière toutes les qualités maritimes enfouies (conquête, pression défensive, puissance). Les hommes de Ronan O'Gara devront les conserver pour se qualifier et pourquoi pas "gagner un Bouclier", vœu pieux du 2e ligne Thomas Lavault qui stimule le double finaliste du Top 14 (2022, 2023).
- "Cette équipe a toujours fait peur" -
Mais avant de penser aux matches couperets de juin, la bête fraîchement rétablie devra chasser les démons de sa saison, avec au programme trois équipes Vannes, Montpellier et Perpignan, dont le point commun est d'avoir battu les Maritimes durant la phase aller.
Le rendez-vous chez le promu breton - première équipe à avoir ramené un succès de Deflandre fin novembre (23-14) - déterminé à conserver sa place en Top 14, comme en atteste son récent succès prestigieux face à Toulon (29-19), s'annonce crucial.
"Forcément, il y a une petite revanche à prendre sur la défaite à domicile, qui nous a fait mal et qui nous a entraînés dans une spirale très négative pendant quelques semaines", reconnaît Sébastien Boboul, entraîneur de l'attaque maritime.
"Si La Rochelle parle de revanche, c'est flatteur pour nous, a répondu mercredi Jean-Noël Spitzer, le manager vannetais. On sait très bien que c'est une montagne qu'il faut renverser", "une équipe qui était championne d'Europe il y a deux ans, avec quasiment le même effectif".
Boboul ne peut qu'acquiescer: "comme le dit Greg (Alldritt, 3e ligne et capitaine rochelais), on n'est pas devenu une équipe nulle du jour au lendemain". "Ce sont les mêmes joueurs, même s'ils ont pris de l'âge", souligne-t-il, convaincu que "même quand on n'était pas bien, cette équipe a toujours fait peur".
Reste à confirmer que la crainte des adversaires n'est pas infondée. "Ce match va vraiment décider de la suite du championnat, si on peut atteindre le top 6 ou pas", assure Boboul. "Il ne faut pas gâcher ce qu'on a devant nous, appuie Lavault. On a le destin entre nos mains."
F.Bauer--MP