

Tour de France: Vauquelin et Paret-Peintre, visages rafraîchissants de la délégation bleue
Avec la présence encourageante de Kévin Vauquelin et Jordan Jegat dans le Top 10 et une victoire déjà mythique de Valentin Paret-Peintre au sommet du Ventoux, la délégation tricolore a franchement enjolivé son bilan par ailleurs terne sur ce Tour de France.
Naturel et rapidement populaire, Kévin Vauquelin a dépassé toutes les attentes le concernant en s'invitant dans la lutte pour le classement général du début à la fin de cette 112e Grande Boucle, finalement terminée à une belle septième place.
Le Normand a d'abord fait parler ses qualités premières de puncheur lors d'une première semaine taillée pour lui, avant de montrer une résistance héroïque en haute montagne, où il n'avait que peu de références et où il a réussi à tenir tête aux autres prétendants aux places d'honneur.
Stupéfait par la montgolfière à son effigie près de Bayeux, sa ville natale, Vauquelin a passé la suite du Tour sur un nuage jusqu'à sa huitième place sur les Champs-Élysées. Parfois en difficulté en montagne, il a pu compter sur le soutien impressionnant de ses équipiers, d'Arnaud Démare en capitaine de route à Ewen Costiou dans le rôle du sherpa.
- Paret-Peintre au sommet -
Arkéa-B&B Hotels, dont la survie est grandement menacée en vue de la saison prochaine, a été la formation tricolore la plus en vue, terminant à la quatrième place du classement par équipes.
"Le Vauq'" a souvent croisé un autre Français dans les ascensions les plus difficiles. Jordan Jegat, plein de bonne volonté et robuste en montagne, s'est accroché jusqu'au bout et est allé chercher une dixième place inespérée à la veille de l'arrivée à Paris, sur les routes détrempées menant à Pontarlier.
Dans cette période d'entre-deux, après le départ de la génération Pinot-Bardet et en attendant l'émergence de la suivante, incarnée par la pépite Paul Seixas (18 ans), les deux hommes ont fait vibrer le public après une édition 2024 sans aucun Français dans le Top 10.
L'autre visage marquant de cette édition restera celui, vidé par la fatigue mais éclairé par la hargne, de Valentin Paret-Peintre au sommet du Mont Ventoux.
Le grimpeur de poche (1,72 m pour seulement 52 kg) a décroché une victoire plus que prestigieuse, puisqu'il l'a fait dans le théâtre lunaire du Géant de Provence au terme d'une échappée de costauds, où il a fini par dominer l'Irlandais Ben Healy.
Issu d'une équipe belge, "VPP" a signé la seule victoire française de ce Tour, où les cinq formations tricolores en lice n'ont pas gagné.
D'autres Bleus ont pourtant tenté leur chance à l'avant comme le coureur de l'équipe Soudal-Quick Step, à l'image de Julian Alaphilippe, troisième à Carcassonne et qui pensait bien s'offrir une septième victoire sur le Tour en remportant le sprint du groupe de poursuivants derrière Tim Wellens et Victor Campenaerts.
Le double champion du monde a souvent été échappé, mais était certainement un peu trop juste pour distancer ses rivaux. Le puncheur-sprinteur d'Ineos-Grenadiers Axel Laurance a lui aussi multiplié les offensives, riant de ses nombreuses attaques "à contre-temps" mais signant tout de même trois Top 10.
- Discrétion -
Dans le même registre, Romain Grégoire a été un des rares membres de l'équipe Groupama-FDJ à se mettre en évidence, à l'aise dans la première semaine et empêché dans sa quête d'une victoire par une chute lors de la 20e étape, sur ses terres franc-comtoises.
Les hommes de Marc Madiot ont par ailleurs été discrets, rarement dans les bons coups, à l'image de leur autre leader Guillaume Martin-Guyonnet, peu en jambes de son propre aveu et pas dans le tempo de la lutte pour le général, dont il était habitué ces dernières années avec Cofidis.
L'équipe de Cédric Vasseur a également été peu en vue, d'autant plus après l'abandon de son sprinteur Bryan Coquard pris dans plusieurs accrochages lors des premières étapes et contraint de renoncer après la 13e.
Parti de chez Groupama-FDJ l'hiver dernier, le grimpeur Lenny Martinez, venu sur le Tour chasser les étapes, a échoué dans cette entreprise comme dans celle du maillot à pois, dépassé par la domination des leaders du classement général et du premier d'entre eux, Tadej Pogacar.
A.Meyer--MP