Münchener Post - Le tourbillon du Tour de France embrase Montmartre, un an après les JO

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Le tourbillon du Tour de France embrase Montmartre, un an après les JO
Le tourbillon du Tour de France embrase Montmartre, un an après les JO / Photo: Loic VENANCE - AFP

Le tourbillon du Tour de France embrase Montmartre, un an après les JO

Nouvelles scènes de liesse à Montmartre. Un an après la folie des JO, des dizaines de milliers de supporters et de touristes ont acclamé, avec la même ferveur que l'été dernier, les coureurs lors du passage historique du Tour de France sur la butte emblématique de Paris dimanche.

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"J'ai jamais entendu une clameur pareille, quelle décharge d'adrénaline !", s'exclame auprès de l'AFP, ému jusqu'aux larmes, Stanislas d'Ortessi.

Perché sur une chaise au début de la pente de la rue Lepic, voie mythique de Montmartre, le jeune homme de 26 ans vient de voir le premier passage du peloton, sous les vivats d'une foule en délire, malgré la pluie.

Lui qui vit dans la rue d'à côté et "regrette d'avoir loupé" l'épreuve cycliste olympique qui avait enflammé son quartier le 3 août 2024, n'en revient pas d'une telle ferveur populaire.

Partis à 16h25 des Yvelines, les 160 coureurs ont grimpé à trois reprises la butte, pour la première fois de l'histoire du Tour de France. Avant de finir sur les Champs-Élysées, terminus de la Grande Boucle depuis cinquante ans.

"Trois fois, ça donne le temps de mieux voir", témoigne Rob, venu d'Amsterdam avec sa fille de 10 ans, Pepa, qui trépigne sur son escabeau. Elle s'arrête net, les yeux écarquillés, quand défilent les coureurs.

Difficile d'apercevoir les cyclistes durant leur ascension, tant la voie est étroite, et la foule compacte. Les plus chanceux ont pu profiter du spectacle à leurs fenêtres, les autres montaient partout où ils pouvaient.

"On voit mieux dans les étapes de montagne près de chez moi", regrette Rose Niass, 23 ans, venue d'Annecy.

Mais "il y a plus de suspense que sur les Champs-Élysées où tout le monde va très vite", s'enthousiasmait plus tôt dans la journée Valérie Wiart, 52 ans, venue de Lille.

- La "ferveur" et le "bruit" -

Au milieu d'une forêt de parapluies, de capes de pluie et de bobs à pois, beaucoup arrivent à suivre l'étape grâce à leur smartphone.

"J'ai surtout entendu du bruit !", sourit Joris Roy, posté devant le Café des deux moulins, décor pittoresque du "Fabuleux destin d'Amélie poulain", le film culte de Jean-Pierre Jeunet. Il a déjà assisté à l'arrivée de la course sur les Champs-Élysées mais ne pensait pas "que ce serait autant la folie" à Montmartre.

Thomas Lambert, qui vit près de Liège en Belgique, était déjà à Montmartre pour les JO-2024. Il est revenu exprès, avec son fils de 9 ans, pour revivre un moment historique de cyclisme. "Un sport populaire, l'un des seuls où on peut être hyper proche des champions, gratuitement", salue-t-il.

"Moi je n'y connais rien, mais cette ferveur populaire et ce bruit, c'est fou", confie son ami Quentin qui l'a accompagné.

L'ambiance "multiculturelle", c'est aussi ce qui plaît à Joe, 30 ans, venu d'Irlande pour soutenir son compatriote Ben Healy.

Beaucoup se disent impressionnés par les performances du Slovène Tadej Pogacar qui a décroché sa quatrième victoire finale. "C'est lui qui m'a le plus épaté dans ce Tour, avec sa capacité d'envoyer, encore plus que les autres", dit Benjamin Couve, un riverain de 33 ans.

Guy Florentin, 76 ans, un retraité venu de Troyes, est plus sceptique. "Pogacar, il est bon en tout, en sprint, montagne, en contre-la-montre... Peut-être qu'il ne se dope pas, mais j'ai des doutes", confie cet ancien réparateur de vélo et grand fan de la Grande Boucle.

"Si on commence à se remémorer les mauvaises époques du dopage, on arrête de vibrer pour le Tour", souligne Kevin Parent, 24 ans, installé depuis 8 heures du matin en haut de la rue Lepic. Une attente qui en valait la peine.

J.P.Hofmann--MP