Münchener Post - JO-2022: Gut-Behrami, le volcan (presque) apaisé

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JO-2022: Gut-Behrami, le volcan (presque) apaisé
JO-2022: Gut-Behrami, le volcan (presque) apaisé

JO-2022: Gut-Behrami, le volcan (presque) apaisé

La Suissesse Lara Gut-Behrami, championne olympique de super-G vendredi à Yanqing, a pris le temps d'évoluer au cours d'une longue carrière émaillée de succès, d'une adolescente star devenue une championne apaisée, toujours accompagnée d'un caractère bien trempé.

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- Talent précoce -

Lara Gut-Behrami remporte sa première course de Coupe du monde à 17 ans avec le super-G de Saint-Moritz en décembre 2008. Au même âge, en février 2009, elle décroche l'argent en descente et en combiné des Mondiaux de Val d'Isère.

"J'étais si jeune, une enfant. Je ne savais pas quoi faire dans beaucoup de situations, a-t-elle indiqué vendredi en conférence de presse. J'ai grandi avec les caméras braquées sur moi. J'ai toujours essayé de faire de mon mieux mais parfois j'étais perdue. Je ne savais pas si je faisais les choses pour moi ou pour répondre aux attentes des autres."

Treize ans plus tard, elle compte huit médailles mondiales (dont deux titres, super-G et géant en 2021), trois olympiques (bronze en descente en 2014, bronze du géant en 2022), 64 podiums dont 34 victoires en Coupe du monde dans quatre disciplines différentes (descente, super-G, géant, combiné) et un gros globe de cristal en 2016.

- Caractère volcanique -

Née le 27 avril 1991, "Lara" (à prononcer avec le "r" roulé) grandit dans le canton italophone du Tessin, le plus au sud de la Suisse. Sur le circuit, elle impressionne avec ses talents de polyglotte: elle parle parfaitement l'Italien, le français, l'allemand, l'anglais, avec un bonus en espagnol.

Véritable star dans un pays où le ski alpin est un sport majeur, la championne forme un couple scruté avec l'ex-footballeur international Valon Behrami, devenu son mari en juillet 2018.

Ses relations avec les médias suisses sont parfois tendues, elle n'hésite pas à montrer son agacement lors des points presse ou à limiter au maximum ses prises de parole.

L'hiver dernier, elle qualifie la piste de vitesse de Crans-Montana de "désastre", ce qui provoque l'ire de l'organisateur Marius Robyr. Quelques semaines plus tard, des caméras captent des propos injurieux qu'elle tient au téléphone en marge des Mondiaux de Cortina: "Que je doive encore aller m'excuser auprès du président (organisateur)? Qu'il aille se faire foutre!"

- Renaissance -

La skieuse se blesse gravement à un genou avant le slalom du combiné des Mondiaux 2017, début de plusieurs saisons de galère. Elle gagne une course en janvier 2018 puis rien jusqu'en février 2020.

Son association avec un nouveau préparateur physique à l'été 2019, l'Espagnol Alejo Hervas, un proche de longue date de la famille Gut, semble tout changer.

"Dans mon entourage, j'ai besoin de personnes enthousiastes et positives. Alejo en est une, mon père et mon technicien aussi. Ils sont dans l'optique de trouver des solutions plutôt que de pointer mes erreurs. C'est une chance plutôt rare pour une athlète", dit-elle dans un entretien au quotidien Le Temps en 2021.

- Maturité -

"Après ma blessure j'ai tenté de construire ma vie, de mieux réfléchir à ce que je voulais, d'avoir plus de perspective. J'ai réalisé que je skiais parce que j'aime ça", a-t-elle dit vendredi.

"Je n'ai jamais accepté que l'on me dise quoi faire ou comment gérer ma carrière. J'avais le sentiment que je devais démontrer la pertinence de ces choix. Et puis un jour, j'ai commencé à me rendre compte de ce que j'avais réussi, disait-elle au Temps.

"C'est une erreur pour l'athlète de croire que ce sont ses résultats qui le définissent. C'est faux. La légitimité vient du travail quotidien, des sacrifices, de la persévérance. Sinon quoi? Les skieuses qui n'ont pas de succès ne valent rien?", interrogeait-elle.

Y.Hube--MP